Responsables : Sophie MASSON (Univ. Perpignan), Lucile MEDINA (Univ. Montpellier III), Denis PESCHE (CIRAD)

Membres : Henry BAKIS, géographe (Univ. Montpellier III) - Catherine BERNIER-BOISSARD (Université de Nîmes) - Isabelle BERRY-CHIKHAOUI, géographe (Univ. Montpellier III) - Geneviève CORTES, géographe (Univ. Montpellier III) - Dominique CROZAT (Univ. Montpellier III) - Aurélie DELAGE (Univ. Perpignan) - Cyrille FERRATON (Univ. Montpellier III) - David GIBAND, géographe (Univ. de Perpignan) - Marie HRABANSKI, sociologue (CIRAD) - Cécile JOUHANNEAU (Univ. Montpellier III) - Zino KELFHAOUI, économiste (Univ. Montpellier III) - Frédéric LANCON, économiste (CIRAD) - Valérie LAVAUD-LETILLEUL, géographe (Univ. Montpellier III) - Véronique MEURIOT, économiste (CIRAD) - Sandrine MICHEL, économiste (Univ. Montpellier) - Stéphane MICHUN (Univ. Montpellier III) - Benoit PREVOST (Univ. Montpellier III) - Max ROUSSEAU (CIRAD) - Catherine SELIMANOVSKI (IUFM) - Delphine Vallade (Univ. Montpellier III).

Le processus de globalisation est souvent appréhendé comme une ère du mouvement et de la fluidité, qui se traduirait par l’accélération des circulations et des échanges, par des mises en réseaux et des phénomènes de « déterritorialisation ». Les travaux réalisés dans le cadre du précédent projet ne vérifient pas ce discours apologétique. Ils ont au contraire montré que la ressource circulatoire, inégalement partagée, est source d’asymétries et de nouveaux rapports de pouvoir. Ils ont également insisté sur la construction de territorialités articulées aux organisations réticulaires (multi-localisation, territoires multi-situés, etc.), faisant émerger l’importance de l’ancrage territorial. La notion d’ancrage, que l’axe souhaite plus fortement investir dans le futur projet, se pose avec d’autant plus d’acuité que la crise du modèle de globalisation économique remet à jour l’enchâssement du marché dans des formes plurielles d’organisations et de constructions sociales.

 Notre première hypothèse est que ces dynamiques sociales prennent en char​ge les dysfonctionnements du système de globalisation (défaillances d’intégration, exclusions), pas seulement selon une logique défensive ou adaptative, construite par ou dans les marges, mais aussi selon une logique positive, alternative et parfois innovante. La deuxième hypothèse est que ces dynamiques sociales se construisent aux interfaces, dans la mesure où elles se déploient non seulement dans des rapports de dualité et d’opposition, mais aussi de mise en tension et d’articulation. Lors de nos travaux précédents, la notion d’interface a été interrogée sous un angle spatial. Dans le nouveau projet, elle sera élargie à ses dimensions sociales, politiques et économiques, en intégrant l’apport de géographes urbains, de sociologues et d’économistes du développement.

L’objet de l’axe sera donc de comprendre comment les stratégies de développement se construisent aux interfaces spatiales (entre nord et sud, entre ville et campagne), socio-politiques (entre acteurs du bas et du haut), socio-économiques (entre secteurs privés et publics, marchands et non marchands) ; et comment elles s’appuient sur des pratiques de circulation (individus, argent, biens, informations) qui restent articulées à des logiques d’ancrage territorial. Nous déclinerons ces questionnements autour de trois objets : les manières de bouger, les manières d’habiter, les manières de produire.

Mobilités, échanges et réseaux Il s’agit d’interroger les relations réseaux-territoires en lien avec les différentes formes de mobilités et de circulation qui organisent les migrations, la diffusion de l’information, des normes et des idées, et les échanges économiques (filières agro-alimentaires, transport, logistique). Sera privilégiée l’analyse des interfaces spatiales (frontière, terre-mer, villes-campagnes) et sociales (des acteurs locaux aux acteurs transnationaux).

Pratiques habitantes, villes et projets urbains La ville, haut lieu de la globalisation où se concentrent les asymétries sociales (ségrégation, pauvreté), est questionnée sous l’angle de l’ancrage territorial et de l’habiter. Il s’agit d’analyser les interfaces socio-politiques autour du projet urbain (politiques de rénovation, culturelle, patrimoniale, etc.) et la mise en tension entre pratiques habitantes et politiques publiques (participation, mobilisation).

Formes productives et développement social La dynamique et la diversité des formes productives sont interrogées dans leur lien au développement social. Les interfaces socio-économiques (public-privé, marchand-non marchand) et leurs logiques d’ancrage (réseaux locaux, proximité, solidarité, etc.) seront abordées sous l’angle des stratégies d’entreprises, des populations (éducation, qualification, protection sociale), de l’économie sociale et solidaire.​