Grâce au développement de méthodes participatives, mobilisant notamment les outils plastiques et audiovisuels, ce projet de recherche questionne, à travers la focale de la crise sanitaire de la Covid-19, le système de prise en charge des populations migrantes en France métropolitaine. Il cherche à comprendre comment les mesures prises dans la lutte contre le virus ont impacté des personnes migrantes jeunes, et les professionnel.le.s et bénévoles présents à leurs côtés. Les profils de jeunes migrants isolés étudiés sont diversifiés, par leur statut, leur situation vis-à-vis des autorités, et leur relation entretenue avec les structures d’accueil et d’accompagnement.

Au fil du projet et de la relation de confiance construite avec les acteurs sur le terrain, la dimension participative de l’étude s’est renforcée, nous permettant de coconstruire les données de la recherche et d’analyser plusieurs dimensions de la réalité migratoire. À partir de l’étude d’un moment de tension induit par la gestion du virus SARS-CoV-2, les jeunes migrant.e.s rencontré.e.s ont raconté leurs parcours migratoires et les modalités de leur insertion en France. Les acteurs associatifs ont quant à eux opéré un recul sur leurs pratiques. Ils et elles ont détaillé ce qui fonde leur engagement auprès des populations migrantes, et le système d’accueil et de prise en charge à l’échelle montpelliéraine.

En proposant d’instruire une analyse critique des mesures gouvernementales décrétées dans le temps de l’urgence, et des modalités de prise en charge des jeunes migrants isolés, cette recherche expose les dysfonctionnements structurels du système d’accueil et d’accompagnement des personnes migrantes en France. Elle discute également les interactions entre les jeunes, les associations et les administrations, et donne la parole à des personnes invisibilisées, dans leurs parcours ou pratiques professionnelles et bénévoles.